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Mille petits riens – Jodi Picoult

Mille petits riens, je l’ai découvert encensé par la critique web. Il tombait bien, j’avais envie d’un livre plus profond que ce que j’ai pu lire ces derniers mois, qui fait un peu se remuer les tripes. Je peux te dire une chose : je n’ai pas été déçue !! Si tu as lu la biographie de Martin Luther King, tu vas retrouver ici quelques similitudes de faits, mais dans ce livre, la forme romancée changera tout.

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De quoi parle Mille petits riens ?

Ruth Jefferson est sage-femme depuis plus de vingt ans. C’est une employée modèle. Une collègue accommodante. C’est aussi la seule afro-américaine de son service. Le jour où un couple de suprémacistes blancs demande à ce qu’on lui interdise tout contact avec leur bébé, Ruth est choquée de voir sa hiérarchie accéder à leur requête. Quand le nourrisson décède quelques jours plus tard, c’est elle qui est pointée du doigt. Accusée de meurtre, Ruth va devoir répondre de ses actes devant la justice. Mais sa couleur de peau ne la condamne-t-elle pas d’avance ?

 

 « La justice ne pourra être équitablement rendue tant que ceux qui ne sont pas concernés ne s’indignent pas avec ceux qui le sont.« 
Benjamin Franklin

 

Mon avis sur Mille petits riens ?

Ce roman, c’est celui de trois voix que tout oppose : Ruth, l’infirmière noire, Kennedy, l’avocate blanche et Turk, le suprémaciste blanc. On entre dans leurs têtes et ce que l’on y voit tour à tour nous touche, nous fait bondir, rager, nous fend le cœur, nous terrorise.

Grâce au récit de Ruth, j’ai été sidérée de découvrir les petits riens qui font la vie de personnes de couleurs dans un monde de personnes blanches. Je suis pourtant persuadée que rien n’est inventé ni exagéré. Elle a beau se démener, friser l’excellence, tout faire pour se fondre dans la masse, c’est impossible. Ruth est noire et cela la cantonne définitivement dans la catégorie des perdants. Lors de cette lecture, j’ai eu l’impression de me réveiller dans un monde que je ne connaissais pas et que je ne comprenais pas. Qu’aurais-tu fait, toi à la place de Ruth ? Pour ma part, je n’en sais rien.

Avec Turk, j’ai tremblé. Je me suis rendue compte que je ne connaissais rien de rien au suprémacisme blanc et leurs méthodes d’actions, leur façon de penser, leur façon de recruter… Pour moi skinheads, Klu Klux Klan, néonazis, c’était diverses appellations pour un même mouvement. Je ne mettais pas vraiment de sens derrière. En lisant Turk, je me prends la réalité comme une claque de martinet. C’est violent. Vraiment violent. Comment un cerveau intelligent peut-il fonctionner comme ça, avec tant de haine, d’intolérance et de dégoût ?

Enfin, en lisant Kennedy, je me suis posé les mêmes questions qu’elle : finalement, tout faire pour montrer qu’on n’est pas raciste, n’est-ce pas reconnaître qu’il y a un problème dans certains cas avec la couleur de peau ? On est mal à l’aise, non ? Pourquoi ce malaise ?

 

«  – Complétez la phrase suivante : « Je suis… ? »
– Vous diriez
peut-être : « timide ». Ou « blonde ». « Sociable ». Ou « angoissé, intelligente, irlandais ». Mais la majorité d’entre vous ne complèteraient pas spontanément la phrase par « blanc » ou « blanche ». Pour quelle raison ? Parce que c’est un fait établi qui nous paraît normal. C’est une identité que nous prenons pour un dû.  »

 

Au final ? Des petits riens ou des grands tout ?

Un roman de 600 pages (oui, c’est un pavé) assez magistral qui nous assène des claques violentes sur tous les organes régulièrement. On ne ressort pas indemne de cette lecture et en plus on en ressort avec pas mal de questions ! Ce n’est pas forcément le roman idéal pour se détendre le bulbe en écartant les orteils en éventail sur le sable blanc mais d’un autre côté, c’est aussi le moment parfait pour prendre le temps de réfléchir aux choses importantes, quand on a le cerveau libéré de toute autre charge intellectuelle… Puissant. Marquant. A lire absolument.

Ma note : 18 / 20

 

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2 réponses

  1. effectivement ce roman doit frapper nos entrailles ! J’ai déjà vécu ce genre d’événements au travail. Quand les patients refuse un collègue métissé. Et la réponse est toujours la même  » ne vous occupez pas d’elle si elle ne veut pas  » bordel moi je serais directrice je foutrais ces gens dehors !!! J’ai pas lu le livre mais déjà ça me révolte enfin bref je le met sur ma liste et je pense le lire prochainement! des bisous !

    1. Sérieusement ? Je ne pensais pas que ça existait aussi en France !! Si tu connais ce genre d’agissements, alors effectivement, lis le livre car tu vas voir la situation inextricable dans laquelle se retrouve cette infirmière. Un concours de circonstances malheureux ou toi, dans pareil moment, tu n’aurais pas su comment agir non plus. Dans les deux cas, c’était mal !

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