Envoyée spéciale

J’ai terminé ce week-end la lecture du deuxième livre du Prix Relay des Voyageurs 2016.
Il s’agit d’Envoyée spéciale de Jean Echenoz. 

Pour un prix des voyageurs, Trotamundo est de sortie !

Jean Echenoz. Le nom me dit vaguement quelque chose mais impossible de le resituer dans ma bibliosphère mnésique. Heureusement que nous sommes à l’ère numérique ! Une rapide recherche m’informe que cet auteur est lauréat du prix Goncourt de 1999 pour son roman Je m’en vais. Désolé pour lui néanmoins, à cette époque,  j’étais plus intéressée par les Stephen King !
Voici donc de la littérature, de la vraie, comme on l’entend communément.

Voilà une couverture sur laquelle je ne me serais pas arrêtée. Pour être honnête, j’aurais même fui.
Je n’aime pas ces couvertures blanches très sobres aux titres rouges ou bleus, associés dans ma tête à la couverture d’un supporifique de la littérature classique.
Le titre m’intrigue toutefois. Une aventurière des temps modernes en passe de coiffer (au fer à lisser) Tintin au poteau ?

RIEN-A-VOIR !
L’envoyée spéciale, c’est Constance, oisive, qui ne sait pas bien quoi faire de sa vie professionnelle, personnelle ou sentimentale. Le jour où elle se fait enlever par trois individus, dont un qui ne la laisse pas indifférente, voilà qu’une nouvelle vie s’offre à elle, ce qui n’est pas pour lui déplaire semble-t-il. On la découvre à Paris, on la suit jusqu’à la Corée du Nord en passant par la Creuse (des transitions très évidentes donc), sous la houlette d’un personnel encadrant légèrement désorganisé.
Mais quelle sera sa mission ?

Mon avis ? 

Il m’a fallu 50% de lecture pour arriver à me retrouver dans les personnages dont les procédés de reprises anaphoriques sont faits pour embrouiller sciemment le lecteur. Sauf qu’au lieu de nous perdre avec plaisir, par jeu, ça nous perd dans une forêt sombre, très sombre… J’avais l’impression d’avoir affaire à 8 personnages alors qu’il n’y en avait que 5 !

Je n’ai pas réussi à m’attacher à un seul personnage. J’ai eu l’impression d’évoluer dans un monde de Sims, dénués de sentiments profonds, de passion, comme si les personnages n’étaient liés entre eux que par des relations professionnelles, ou de besoin, forcés de cohabiter. Constance, personnage principal qui porte tout de même le titre du livre, est complètement effacée, passive, une oui-oui au pays des bisounours qui, même kidnappée, encagoulée et endormie contre son gré, n’éprouve pas une once d’appréhension et se prend d’un intérêt débordant pour la lecture des 20 volumes du dictionnaire encyclopédique, sourire aux lèvres !
Il fallait oser écrire quelque chose de cet ordre quand même ! Echenoz, je vous salue bien bas sur ce coup-là !
Je ne peux pas citer d’autres incohérences aussi grosses que le lapin-boule de Goliath car je spoilerais sur la deuxième moitié du livre mais sache que je n’ai pas été convaincue.
Le comique d’exagération ubuesque n’a eu aucune prise sur moi, bien au contraire. 

Les vingt dernières pages raccrochant à des situations plus réalistes ont récupéré mon intérêt. 
Mais le ratio satisfaction / lassitude reste trop faible pour définir ce roman comme une lecture enchanteresse à mes yeux. 

Bref…

Je n’ai pas été convaincue par ce livre. Si je n’avais pas eu à le chroniquer, je l’aurais certainement abandonné en cours de route tortueuse, sac en papier à portée de lèvres.
Autant j’ai apprécié les apartés complices du narrateur omniscient à l’égard du lecteur, s’adressant directement à lui, autant j’ai détesté les personnages impersonnels, froids et stratégiques ainsi que le burlesque extrême du récit que j’ai jugé incohérent et irréaliste.

Peut-être n’étais-je pas dans de bonnes dispositions mentales lors de cette lecture ? Peut-être n’est-ce tout simplement pas le style d’écriture qui me fait vibrer ? Certainement, car ce livre, encensé par la critique et d’autres blogueurs semble trouver son public. 

*****
Ma note : 09/20

 

C’est rude non ?

NB : Il me reste encore deux livres du Prix Relay des Voyageurs à lire et chroniquer. Deux énormes pavés !

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