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Un océan d’amour

En ce moment, je ne sais pas ce qu’il se passe, mais la thématique de l’océan m’appelle !
Forcément, j’ai donc craqué pour ce gros livre (900 g, on se fait le biceps ! Même si je préférerais l’abdominal, ça me va aussi !) sur un des présentoirs de la médiathèque.
Je t’avertis, c’est un coup de coeur !

Viens regarder pourquoi !


Déjà si tu regardes bien, le livre ressemble à une boîte de sardines. Ce n’est pas vraiment l’aspect le plus vendeur de base, tu en conviendras, et c’est justement ce qui m’a intriguée !
La quatrième de couverture a fini de me convaincre : 

Bourrée d’humour, elle dépeint parfaitement le contenu de ce livre et donne le ton d’une lecture en « ahaha » majeur.
Si tu as bien lu, tu as donc vu qu’ici il sera question d’images, mais sans texte.
Etant déjà habituée dans le cadre professionnel à fonctionner avec ce type de BD, je le suis beaucoup moins dans la sphère privée.
Pari risqué !
Mais pari réussi d’un essai transformé ! 

L’histoire nous parle d’un couple dans ce qui semble être la Bretagne au début des années 1900 au regard des tenues traditionnelles mais plutôt 1950 au vu des personnes célèbres vers la fin de l’histoire (mystère donc ?). Monsieur est pêcheur et Madame est une femme au foyer adorant les sardines, qu’elle s’évertue à lui mettre dans sa timbale repas à l’insu de son plein gré. La routine est installée par des années de mariage sans vagues jusqu’au jour où le petit chalutier de Monsieur se retrouve pris dans les filets d’un énorme cargo de pêche intensive abusive.
Le soir, son chalutier ne rentrera pas au port. Pour les Bigoudènes qui attendent sur la jetée le retour de leurs maris, c’est évident, il vient allonger la liste des disparus en mer. Madame, elle, se refuse à croire en ce funeste sort et décide de partir à sa recherche.

L’histoire est vintage mais très moderne dans le même temps. J’ai été très surprise par cette Madame qui sort complètement du cadre des Bigoudènes d’antan, attentistes et passives sur les quais, attendant le soir venu que les bateaux de pêche rentrent au port après avoir préparé le dîner. Elle décide de prendre les choses en main voyant que le chalutier de Monsieur ne rentre pas, au lieu d’aller pleurer au pied du Saint des Marins : elle mène son enquête, interroge des personnes pas forcément très sensibles et décide même de prendre un billet pour traverser l’océan à la recherche de son homme. C’est le début d’incroyables péripéties pour ce personnage très attachant qui m’a beaucoup émue.
Mais Monsieur ne sera pas en reste non plus, même si ses aventures parallèles semblent plus ternes.

J’ai ouvert des yeux de sardine huilée en découvrant le pays où Madame finissait par débarquer, juste mon pays chouchou ! (un indice est donné dans la quatrième de couverture !)

Au-delà du fond, la forme est elle aussi parfaitement maîtrisée, avec un dessin naïf mais très agréable visuellement. Pour réussir la contrainte de n’utiliser aucun caractère écrit, de nombreuses vignettes explicites s’enchaînent sur les planches et les expressions sur les visages sont exagérées pour ne laisser aucun doute possible.

En résumé, cette BD est un coup de coeur. J’ai énormément apprécié de suivre les aventures parallèles de ce couple hors normes et surtout de cette femme qui ose sortir de son carcan dentelé et sécurisant par amour, attachante et drôle malgré elle.
Lire d’une façon différente, en décodant des informations illustrées plutôt que rédigées, force le cerveau à travailler d’une autre manière, qui est loin d’être inintéressante !

Un petit bijou iodé à découvrir d’urgence si tu n’es pas allergique au sel ni aux plumes de mouettes ! 

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Ma note : 20/20

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