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Quand la nuit devient jour – Sophie Jomain

Ce roman, j’attendais depuis un an de pouvoir être en état psychologique pour le lire. Je savais qu’il allait être dur, très dur, et qu’il risquait de faire sauter les croutes de ma cicatrisation post burn-out. Alors j’ai attendu longtemps, pour être sûre, que la dépression était bien enterrée sous des cicatrices solidement ficelées.

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De quoi ça parle ?

On m’a demandé un jour de définir ma douleur. Je sais dire ce que je ressens lorsque je m’enfonce une épine dans le pied, décrire l’échauffement d’une brûlure, parler des nœuds dans mon estomac quand j’ai trop mangé, de l’élancement lancinant d’une carie, mais je suis incapable d’expliquer ce qui me ronge de l’intérieur et qui me fait mal au-delà de toute souffrance que je connais déjà.
La dépression.
Ma faiblesse.
Le combat que je mène contre moi-même est sans fin, et personne n’est en mesure de m’aider. Dieu, la science, la médecine, même l’amour des miens a échoué. Ils m’ont perdue. Sans doute depuis le début.
J’ai vingt-neuf ans, je m’appelle Camille, je suis franco-belge, et je vais mourir dans trois mois.
Le 6 avril 2016.
Par euthanasie volontaire assistée.

Mon avis ?

Cette lecture fut une réelle bonne surprise. D’accord, j’avoue quand même que les 40 premiers %, je me suis demandée ce que c’était que cette histoire tordue et franchement dérangeante , créant un bon malaise de derrière les fagots. J’ai auto-émis l’éventualité de ne pas aller jusqu’au bout de ma lecture.

Aborder le thème de la dépression n’est déjà pas chose facile mais en plus l’aborder sous l’angle de l’euthanasie demandée par la malade, c’est un pari sacrément couillu ! On n’a pas l’habitude de ce genre de choses tant dans nos mœurs que dans les récits traitant ce sujet de la maladie mentale (même si je ne suis pas du tout une spécialiste du genre).

Pour autant, l’auteur le fait tout à la fois avec finesse, désinvolture et confiance. Les descriptions de la maladie sont réalistes, sans tomber dans la dérive du pathos indigeste. On comprend Camille, l’héroïne, on s’attache à elle.

L’histoire sentimentale qui vient se greffer au récit médical achève de scotcher le lecteur en lui faisant affronter un nouveau tabou.

Cerise sur l’injection létale : la fin est vraiment réussie et ne dénote pas avec ce qui précède ! On se surprend encore !

Au final ?

J’ai terminé ce livre à 2h du matin alors que je me levais à 6. Impossible de le lâcher dans le dernier tiers. Je le recommande chaudement, mais peut-être pas si le moral est déjà bas (même sans parler de dépression, un coup de mou suffit). Je ne l’aurais pas autant apprécié pendant mon burn-out, j’en suis persuadée.

Ma note : 18 / 20

 

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2 réponses

  1. Ce livre a l’air d’être vraiment fort ! Et complexe niveau émotion.
    Il me fait un peu penser à « Je vous demande le droit de mourir » de Vincent Humbert. Même si le contexte reste différent. Tu me donnes envie de le lire celui-ci en tout cas. A voir…

    1. J’étais vraiment partagée au moment de commencer le roman. Et puis… il est prenant et on est surpris d’être pris dedans !
      Je le conseille mais je sais que c’est 50/50 pour qu’il plaise du fait du sujet dérangeant.

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