Hémisphères en mouvement – Marion Swar

J’ai craqué sur ce livre de la rentrée littéraire de janvier 2017 dès que j’ai vu son résumé. Un récit de voyage jumelé avec une tranche de vie  ! Parfait pour la nomade obligée de se sédentariser au pays pendant quelques mois en attendant de repartir !
Je remercie chaleureusement Marion Swar de m’avoir fait confiance en me permettant de compléter le début de la partie « la bibliographie du voyageur », surtout de manière si agréable !

hemispheres en mouvement Marion Swar

De quoi ça parle ?

Septembre 2014. Mon diplôme validé et une promesse d’embauche à la clef, l’autoroute de ma vie se dévoile sous mes yeux. Pourtant, quelque chose en moi me pousse à tout quitter pour céder à cette envie d’ailleurs. Décembre, je m’envole pour le Pacifique. Australie, Nouvelle-Zélande, Nouvelle-Calédonie, puis Indonésie. Au fil des mois, un tout autre voyage prend forme en moi, bien au-delà d’une simple parenthèse à l’autre bout du monde. Un cheminement profond et intime nourri par de nouvelles rencontres et aventures, et cette volonté tenace de rencontrer celle que je suis vraiment. Une année qui a fait bouger les lignes de la femme que je pensais être, et révélé mes reliefs et mes couleurs, des pires aux meilleurs.   Lorsque le voyage n’est pas seulement une succession de destinations, mais se révèle être une véritable quête vers soi. Partir à la rencontre d’autres hémisphères…

Mon avis ?

J’avoue que j’étais sceptique sur la forme avant d’entamer ma lecture. Une blogueuse qui sort un livre, ce n’est pas une première et c’est souvent un pari risqué.
Mais Marion… Elle met en mots toujours bien choisis nos pensées, les émotions les plus intimes qui nous habitent lors d’un voyage au long cours : la peur de la solitude au départ d’un voyage en solitaire, les sentiments plus forts mais aussi plus éphémères tissés au détour des routes, les amitiés qui nous correspondent comme un gant Prada puis comme un gant Kiabi un moment plus tard, les rencontres avec les locaux qui font voler nos certitudes en éclats.
Tout va plus vite, plus intensément quand on est loin de chez soi. C’est un tourbillon qui emporte une grande partie de celle que l’on était « avant » pour laisser des réponses aux questions que l’on se posait, des questions que l’on ne se posait pas, et les bases d’une confiance en soi durement acquises.
La métamorphose est lente et semée d’embûches mais jamais aussi douloureuse que le retour. Là aussi l’auteur nous décrit bien cette envie d’isolement, ce décalage permanent et ressenti avec les amis restés dans leur coin, ce désintéressement pour nos aventures passé le premier récit alors que pour nous, le changement est aussi majeur que si l’on avait décroché en un éternuement CDI+monospace+labrador+ mari +bébé+maison de plain pied ! Le fameux jet-lag social du marin rentré à quai.
La plupart des turpitudes du globe-trotteur sont donc abordées ici. Rien à redire !

Avec sa plume aux mots simples, ses listes perspicaces, Marion raconte son petit monde à elle, quelque part dans les îles du Pacifique. Accompagnée de Frédéric Lenoir et d’autres citations philosophiques sur le voyage (notamment celui intérieur), elle nous embarque dans une lecture passionnante dont on n’arrive pas à décrocher.  Ce livre c’est beaucoup d’elle, mais c’est un petit peu de nous tous aussi.

Au final ?

Cet ouvrage est à la croisée du roman philosophique à la Coelho, du roman de développement personnel à la Lenoir ou Gounelle. Je ne sais pas si l’auteur en a eu conscience, mais c’est mon ressenti en lisant cet ouvrage. J’ai même pris des notes pour réfléchir de manière décontextualisée à ces paroles de sagesse !
Un récit biographique de voyage qui sort totalement des classiques du genre et qui gagne à être connu.

Détail d’importance : Marion n’avait que 23 ans lors de son voyage. J’en ai 10 de plus, et j’ai l’impression d’arriver à peine à ses conclusions en tirant la langue douloureusement. Sa maturité et sa capacité de réflexion forcent l’admiration.
Clément doit s’en mordre les orteils aux ongles de pieds débordants de sable croustillant et plein de mycoses !

*** Ma note : 18/20 ***

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3 réponses

    1. Je l’ai trouvé vraiment bien pour un premier roman. On s’identifie très vite. Par contre, si on a le même parcours, ça peut être à double tranchant : on compare et on peut être déçu si notre façon d’appréhender le voyage a été différente.

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